Vingt-sept jardins contemporains seront présentés à l’occasion de la 17e édition du Festival international de jardins aux Jardins de Métis. Cinq nouvelles créations réalisées par des concepteurs du Canada, des États-Unis, de la France et de la Suisse se joindront à celles déjà en place, alors qu’un sixième jardin sera présenté lors d’événements spéciaux durant l’été. Le Festival débute le vendredi 24 juin et se termine le dimanche 2 octobre. ___________________________________________________ Le Festival international de jardins, présenté aux Jardins de Métis, invite les visiteurs à entrer dans vingt-sept univers contemporains, parfois interactifs, réalisés par soixante-douze architectes paysagistes, architectes et designers en provenance de neuf pays. Pour sa 17eédition, cinq nouvelles créations réalisées par des concepteurs du Canada, des États-Unis, de la France et de la Suisse se joindront à celles déjà en place, alors qu’un sixième jardin sera présenté lors d’événements spéciaux durant l’été. Les nouveaux jardins de l’édition 2016 ont été choisis par un jury parmi deux cent trois candidatures en provenance de trente-et-un pays. Ils permettront aux visiteurs d’entrer dans Le Caveau, formé par des gabions pour observer un plan végétal qui lévite; de se détendre dans un mobilier sculpté à même le tronc d’un arbre, dans Carbone; d’observer le ciel et la cime des arbres à travers un cône inversé de 14 mètres de diamètre, dans Cyclops; d’entrer dans La Maison de Jacques où poussent des haricots, pour y jouer à cache-cache dans une enfilade de petits jardins intimes ou de camper temporairement, dans TiiLT, sous l’une des vingt-quatre tentes à bascule qui parsèment l’espace, tel un banc de poissons ou une volée d’oiseaux. Ces univers singuliers viennent s’ajouter aux installations créées ces dernières années et qui amènent les visiteurs à communier avec l’environnement de façon amusante et surprenante, en faisant rouler des arbres sur des rails, dans I like to move it, pour créer son propre paysage; en s’installant confortablement sous une canopée en noir et blanc balayée par le vent, dans Line Garden; en entrant dans une salle de musée, dansCourtesy of Nature, pour découvrir ce qu’un artiste inconnu a créé à partir de la nature; en enfilant une paire de bottes de pluie, dans Se mouiller (la belle échappée), pour s’aventurer dans une boîte orange où flottent des plantes aquatiques ou encore en jouant à l’élastique au milieu d’une dizaine de poteaux électriques, dans Le bon arbre au bon endroit, que squattent parfois en fin d’après-midi un groupe d’urubus à tête rouge. Le jardin Dress Up!, mention spéciale du jury, sera présenté comme un événement participatif à divers moments de l'été, alors que les visiteurs deviendront le jardin en revêtant l'une des capes colorées pour former un verger de cerisiers. Les événements spéciaux incluent le déploiement d’un jardin extra-muros sur la Place de La Dauversière à Montréal en juillet, un souper-bénéfice, le vendredi 5 août dans le potager, au profit du Festival et une série d'événements pour marquer le lancement d’une nouvelle publication sur le Festival, Experimenting Landscapes - Testing the Limits of the Garden d’Emily Waugh, publiée en septembre par Birkhäuser.
Les nouveaux jardins de la 17e édition du Festival Le caveau de Christian Poules, architecte et architecte paysagiste, Bâles, Suisse. Un plan végétal est blotti dans l'intimité d’un caveau - une chambre simple formée par des gabions de pierre et de terre. Une chambre pour penser. Une chambre pour les rêveurs. Tel le plan qui lévite devant nous, nous sommes tenus en équilibre entre la pierre et la vie elle-même. Une personnification de notre propre imagination est suspendue dans le temps. Le plan primitif symbolise un début alors que les semences et le sol forment un horizon incliné, entre la terre et le ciel. La beauté du jardin se trouve dans sa simplicité et la contradiction qu’il crée entre la matière, la lumière, le temps et l'espace. C’est un abri pour la méditation et une toile de fond pour la nature. Dans Le caveau, l’immensité se cache derrière ses remparts. Christian Poules est à la fois architecte et architecte paysagiste. Il construit des lieux poétiques en équilibre entre ces deux disciplines. Sa pratique se situe en marge de la mode ou des styles, et il n’est concerné que par le développement d’un terrain d'entente entre l'expérience sensorielle humaine et les phénomènes naturels. La nature, seule, est sa muse et dans son royaume se manifeste un travail attentif et une compréhension des qualités éphémères et temporelles de l'espace. www.bureaubau.com
Carbone de Coache Lacaille Paysagistes [Maxime Coache, ingénieur paysagiste, Victor Lacaille, concepteur paysagiste, Luc Dallanora, ingénieur paysagiste], Nantes, France. Le jardin est artifice, empreinte. La Terre est un jardin. L’agriculture, l’industrie, le web, l’empreignent. Depuis que la civilisation existe, la nature est prélevée. La jardiner, c’est lui restituer. Une courtoisie. Cette installation évoque le cycle de production mis en parallèle avec le cycle du carbone. Le jardin paysage ou paysage jardiné. Régénérer la forêt, semer là où nous prélevons, c’est gratifier la nature. Transmettre le paysage à ceux qui nous survivront. Une matière suave, familière, le bois, celui de notre berceau, de notre lit, de notre cercueil. Abattre un arbre, le prélever dans la forêt, ce vaste jardin, ne sont que le fruit d’un labeur. Celui de ceux qui nous ont précédés, qui ont planté une graine là où aujourd’hui nous trouvons le bois qui assure notre repos. Un jeune plan pousse là où l’arbre était supposé s’élever avant qu’il ne tombe. Coache Lacaille Paysagistes a été cofondé en 2013 par Maxime Coache et Victor Lacaille. Luc Dallanora s’est joint au duo en 2015. Ils sont tous diplômés de l’École nationale supérieure de la nature et du paysage de Blois. La matière première de ce trio de paysagistes, c’est le paysage. Si leur savoir-faire requiert une aptitude créatrice, ils ne sont en rien des artistes. Leur rôle se situe entre celui du jardinier, du plasticien, de l’architecte et de l’urbaniste. Chaque nouvelle intervention s’inspire du contexte et de ceux à qui elle est destinée; elle est aussi un prétexte à de nouvelles expérimentations. www.coachelacaille.com
Cyclops de Craig Chapple, architecte, Phoenix, Arizona, États-Unis. Cyclops est un objet singulier dans le paysage et un cadre singulier de celui-ci. Les 255 pièces de bois de 8 mètres de longueur prennent la forme d’un cône inversé autour d'une ouverture centrale que le visiteur peut occuper. Elles sont fixées les unes aux autres au niveau du diamètre le plus petit et maintenues en position verticale grâce à une bague en acier de 150 mm, au diamètre le plus grand. À première vue, Cyclops est un objet sur le paysage, considéré comme une forme platonique claire. Cependant, grâce à sa transparence et sa porosité, il devient un objet dynamique et changeant, se fondant avec l'environnement. En se glissant dans l'ouverture centrale de 1,5 m au bas du cône, le visiteur entre dans une relation différente avec l'objet et le paysage. En vivant l'expérience depuis l’intérieur, il sent que l'objet cadre le paysage environnant et le ciel, dans la même dynamique temporelle, en faisant se fondre l'homme, la clarté platonique du cadre et l’environnement organique et naturel. Le visiteur joue le rôle principal dans cette œuvre en redécouvrant sa relation entre l'objet, le cadre et le paysage naturel. Diplômé en architecture de la Yale University, avec un fort intérêt pour les arts, Craig Chapple s’est, tout au long de sa carrière, intéressé simultanément à l’architecture et aux arts visuels. Son travail nait de la synergie de ces deux disciplines, poursuivant une recherche qui se concentre sur les liens entre ligne, texture et procédé. Il travaille, à la fois en modes analogique et numérique, le dessin, la peinture et la sculpture.
La Maison de Jacques de Romy Brosseau, Rosemarie Faille-Faubert, Émilie Gagné-Loranger, stagiaires en architecture, Québec (Québec) Canada. La Maison de Jacques est bien différente de celle que l’on connaît. On la croirait tout droit sortie d’un conte pour enfants. La maison se dresse comme un bosquet vert géant clairsemé de fleurettes écarlates. On y accède en empruntant le pas japonais qui traverse un couvre-sol de billes d’argile. À l’intérieur, on se glisse entre les rangs de haricots dont les vrilles s’entortillent autour d’une structure de bois effilée. Les murs découpent l’espace en une enfilade de petits jardins intimes, tous singuliers dans leurs proportions. Ces cocons sont des refuges idéaux pour une partie de cache-cache. L’un d’entre eux demeure secret, inaccessible… La Maison de Jacques est magique, elle frétille de vie. Elle se construira au fil des semaines, à commencer par les semis en mai, qui grimperont jusqu’à trois mètres de haut en peu de temps. Des grappes de fleurs rouges viendront pendre au bout des tiges dès juillet, avant de laisser place aux gousses comestibles, au grand plaisir de tous. Issues du programme de maîtrise de l’École d’architecture de l’Université Laval, les conceptrices s’unissent pour la première fois à l’occasion de ce projet et y expriment leurs intérêts personnels. Romy Brosseaus’intéresse à la relation entre l’environnement naturel et artificiel ainsi qu’à l’interrelation entre les deux. À travers ses différents projets, elle cherche à dématérialiser la frontière entre architecture et paysage et à concevoir la limite comme un espace. Rosemarie Faille-Faubert s'intéresse à une architecture sensible, inspirée de la découverte du paysage à ses différentes échelles. À travers ses projets, elle explore des notions d’imaginaire et d’expérience intimement liée au lieu. Émilie Gagné-Loranger tente de révéler une nouvelle poésie de l’habiter à travers ses recherche sur l’intériorité. Ses projets explorent les limites, les ambiances et les nuances de l’intime. Les espaces qu’elle crée invitent au rêve et laissent place à l’imaginaire de chacun.